LOUE MAISON AVEC VUE SUR CADAVRES 1

                                  LOUE MAISON AVEC VUE SUR CADAVRE

 

 

 

 

Anne et Dennis respiraient l'amour, ils venaient de se marier et vivaient depuis peu aux alentours d'Héléna, ville paisible du montana.  Ils s'étaient rencontrés au campus d'Ilwish et c'est Anne qui avait eu LE COUP DE FOUDRE pour lui, un coup de foudre assez étonnant en fait :

Elle l'avait tout d'abord harcelé de regards furtifs pendant des semaines, puis, dans le bus 43 qu'ils empruntaient pour regagner leur quartier, sa façon de le courtiser fut de plus en plus étrange.  Elle s'asseyait en face de lui et le fixait tel un hypnotiseur au chômage continuant son métier par défaut professionnel.

Était-ce un signe de maturité chez elle, que de savoir à son âge si Dennis était l’homme de sa vie ? Ou bien, un signe immature de jeune fille capricieuse à qui l’on devait tout céder ?

 

Sans même lui parler, au travers de sa paire de lunette faisant de ses yeux deux énormes loupes, elle le fixait  d'un regard inquisiteur tout le long du trajet. Mal à l'aise, Dennis tentait de se cacher derrière un livre de poche qu'il ramènait dans le bus.

  Eviter le regard amoureux d'Anne, voilà ce qu'était le challenge quotidien de Dennis.

Ce n'est pas qu'il ne la trouva pas intéressante, mais cette fille, bien qu'elle soit amoureuse, ne doit pas se rendre compte qu'elle a le regard d'un sérial killer prêt à passer à l'action. Les messages d'amour sur son téléphone envoyés par des copines un peu timides, Dennis connaissait et trouvait ça flatteur, mais le regard halluciné, il n'avait jamais vu ; quant à  Anne, elle  savait qu'un jour le prince charmant viendrait frapper à sa porte , mais s'il tardait trop à venir, elle s'était jurée de forcer un peu le destin. Pour ce coup-ci, c'est Dennis qui était en train d'en faire les frais.

  Anne vient d'une famille assez aisée. Un père avocat, faisant des aller- retours entre Helena et Edmonton où il est l'un des professeurs de l'école de formation du barreau et une mère enseignante à l'université d'Ohiwa, se situant à une cinquantaine de kilomètres du domicile familial. Elevée dans la tradition chrétienne, il n’ est  pas rare de voir Anne prier dans le refectoire du campus juste avant le repas.

Our Father, who are in heaven ... 

 

Dennis, garçon à l’allure tranquille, posé, avec un égocentrisme assez  bien dissimulé par sa gentillesse et cachant facilement ses blessures par l’orgueil et le silence, est né à Helena. Il a grandi à Helena et mourra sans doute ici. Il connait parfaitement sa ville et s’y plait beaucoup. Étudiant en langue, il compte bien un jour travailler pour une chaine de télévision Française ou espagnol, mais pour le moment, sa grande sœur Linda, l'encourage dans une voie moins audacieuse en lui comblant ses week-end de divers petits jobs. Elle est gérante  du « bazar d'Helena » et  Dennis passe ses samedis à traduire des notices d'objets farfelus. De la pièce manquante pour un ordinateur à des salières et poivrières en forme de poupées matriochka, Dennis doit traduire les mails de réclamations rédigés en espagnol, français et même chinois. Sa grande sœur le couve, c'est vrai et  l'empêche de se consacrer à ce qu'il aime vraiment :

Flâner dans la grande bibliothèque municipale d'Helena. C'est là-bas qu'il trouve la paix, qu'il se repose l'esprit de toutes ces pollutions physiques, humaines et mentales. Cette passion à fini  par attirer l'oeil curieux de celle qui l'aime,  et depuis peu, Anne a pris elle aussi, un abonnement pour cinq  ans à la bibliothèque municipale.

  Mercredi matin, Dennis et Anne se trouvent dans la bibliothèque, face à face. Lui est absorbé par la lecture d'un livre de science-fiction, quant à Anne,  elle tente de comprendre : The art of hapiness du Dalai Lama. Entre deux pages, elle lève un peu son livre au-dessus de sa paire de lunette pour qu'il comprenne enfin qu'elle est zen et qu'elle lui veut du bien, mais c'est quand elle repose le livre sur la table que Dennis prend peur et sursaute de sa chaise. Comme si le visage d'Anne lui faisait un  «  Coucou, me revoilou !  »

 

la tension est palpable et Dennis, lassé de ces regards inquisiteurs, pose son livre sur la table et lui demande :

  • - Pourquoi me fixes-tu comme ça tous les jours ?

  • - Je ne te fixe pas, je lis mon livre sur la religion des Lamas...

Il souflle de désespoir :

  • - veux-tu que l'on fasse connaissance ?

  • - Bof...Comme tu veux...C'est d'accord, je m'appelle Anne.

  • OK,  moi c'est Dennis et ton livre ne fait pas découvrir la religion des Lamas, mais plutôt l'art de se sentir bien dans ce monde, écrit par le Dalai LAMA.  De plus,  tu le tiens à l'envers. 

    Rentrant chez elle, Anne savoure sa victoire et même si elle fut un peu ridicule avec cette histoire de lama, maintenant, elle allait se rapprocher de lui sans avoir à guetter son planning hebdomadaire. Quant à Dennis, il découvrait une jeune fille plus mal à l'aise dans sa peau que provocatrice et malgré la paire de lunette qu'elle portait sur le nez, il pouvait distinguer dans ses yeux, un amour certain pour l'étudiant qu'il était.

    Tous deux ont un point commun : Ils n'aiment pas aller au cinéma. Les amis de Dennis l'invitent souvent, prétextant un thriller, ce genre de scénario dont il est friand, alors, par camaraderie,  il avait accepté une fois de les accompagner, mais était ressorti agacé au bout de vingt minutes de film... L es «  scrountch » des bouffeurs de pop-corn et les glou-glou incessants derrière son strapontin avaient eu raison de sa patience. Quant à Anne, c'est juste un problème oculaire qui l' en empêche. Devant l'écran géant, ses foyers font office de verres trois dimensions. Ça la sort du film en général, donc, elle ne voit pas l’intérêt de payer 12 dollars pour ça.

    Pendant la pause déjeuner, c'est sur la pelouse du campus qu'Anne rejoint Dennis. Loin du tableau idyllique de Manet « déjeuner sur l'herbe »,  Dennis s'empiffre un hot-dog dégoulinant de mayonnaise sans réellement se soucier du regard des autres. C'est peut-être cette façon de manger, égoïste et nonchalante qui va faire fuir Anne allez-vous me dire ? Bien sûr que non.  Elle eut juste quelques doutes concernant sa descendance avec Lucie.

    Équipée de son sandwich poisson-frit enroulé dans du film bleu, elle s’approche et lui demande timidement :

    - Je peux déjeuner avec toi ?

  •  

    Dennis, ne pouvant s’exprimer, car la bouche hésitante entre un morceau de saucisse à retenir et la mayonnaise à ne pas laisser dégouliner sur sa veste tente une réponse :

    • Mmmm... Anne prend son mouvement de tête pour un acquiescement, et se pose près de lui :

    • - Tu manges Dennis ?

    Le challenge est remporté par la saucisse qu’il avale enfin et pour mettre fin à la question stupide d'Anne, Dennis ouvre son sandwich, lui montrant qu'il s'agit bien d'aliments :

    • - Tu manges quoi Dennis ?

    A nouveau, il ouvre le pain en deux, ce qui met fin à sa question stupide.

    • - Ah, tu manges de la mayonnaise et du pain.

    Agacé de toutes ces questions, Dennis se lève et part s'asseoir un peu plus loin.

    Vexée et rouge de colère, elle le rejoint pour lui demander des explications.

    -T’as pas de langue ? Tu ne pouvais pas me répondre ?

    Dennis s’excuse et lui montre son sandwich vide maintenant.

     D’une voix plus mielleuse, elle se ravise :

    -Je peux m’asseoir un peu avec toi  ? Alors,  il lui prête un morceau de son banc de secours et la regarde ouvrir son sac repas :

    • - Tu manges quoi ?

    • - Poisson frit.

    • - Tu es végétarienne ? Tout en déballant le poisson du film, elle répond :

    • - Non, pourquoi...C'est un exploit de manger du poisson dans notre pays ?

    • - Non, marmonne-t-il, c'est juste une question de volonté...

    • Anne et Dennis, couple de caractère, avec cette petite pointe de jalousie insidieuse, celle qui renforce le couple sans pour autant le dégrader. Anne a donc gagné son pari, ils se sont mariés et sont installés dans un grand appartement à Helena. En attendant de partir en voyage pour leur nuit de noce, Ils ont choisi de faire un week-end complet au lit avec plateau repas, câlins et films passion :

      • - Ce n'est pas parce qu'on passe trois jours au lit que tu es exempt de douche,  Dennis.

      • - Je vais y aller, tu as raison...

      • - Oui, ce serait pas mal parce que tes mains collent quand tu me touches. Portant la paume d'une main à son nez, Dennis semble étonné : Ah ? C'est peut-être le pot de miel alors...

      • - Oui, peut-être...Ou la crasse tout simplement...

      • De petites scènes de ménage viennent pimenter un peu leurs week-end : Un rond de tasse de café sur la table, une chaussette seule et triste traînant sous le lit conjugal ou encore un syphon de lavabo bouché par une poignée de cheveux. Avec un père avocat, Anne défend bien sa cause tandis que Dennis à beaucoup plus de mal et puis comme défense, il n'a que des : Ramasse-le si ça ne te convient pas ! ou « Pas le temps ! A ce soir ! »

      C'est dennis qui s'occupe de la décoration de l'appartement. iL y règne comme un air trop rustique, voir vieillot à son goût. Il s'est empressé d'acheter des éléments décoratifs en verre,  des tableaux dont un aux couleurs très vives, sans réel portrait.  Comme si dessus, des coups de pinceaux avaient été lancés à l'aveuglette.  Comme si dessus, chacun devait y trouver son personnage. Anne l'a surnommé : Le tableau de Maître pauvre, car elle le trouve vide et sans âme.

      Dennis, contrairement à Anne, y voit beaucoup de choses. Il en découvre même, et cela, chaque matin. Ce tableau, il l'examine debout, tout en buvant son café. Il imagine ce peintre, au travers de cette toile lacérée de coups de pinceaux plats en martre. Il le voit donner le dernier coup à la manière d'un picador, comme fatal.  Et se dire en lui-même  :

      - Il ne se vendra jamais.

    •  

      Il y'a aussi cette cheminée, ornée d'un cadre de bois et cerclée par de jolies volutes de fer forgé. Dennis l'a recouverte d'une toile de satin bleu marine, avec, dessiné au centre, un soleil jaune et rouge crachant de petites gouttes d'or sur des centaines d'étoiles d' argent. L'alchimie de la parole et du silence. Les étoiles finiront bien un jour par fondre de l'or.

      Dennis se sent bien dans cet appartement. Et même si Anne,  à l'époque, avait dû le supplier pour qu'il coupe enfin le cordon ombilical relié directement à sa chambre, aujourd'hui, il ne le regrettait plus. Il n'a pas l'habitude de courtoisies et de bonnes manières, mais quand même :  L'invitation des parents d'Anne chaque week-end devient crucifiant pour lui. Il n'a rien contre eux ni contre Dieu d'ailleurs, mais ça le fout mal à l'aise, quand devant les assiettes vides, les têtes se baissent et remercient Marie pour une poignée de nouilles.

        Il n'a pas non plus l'habitude qu'on le juge à son apparence physique comme le fait la mère d'Anne. Il se sent aussi forcé de refuser poliment de reprendre du gâteau aux noix alors qu'il en meurt d'envie,  Dieu en est témoin, il n'en a jamais repris. Il en veut juste un peu à sa belle-mère d'avoir précipité leur mariage, car Dennis aurait bien voulu vivre un peu plus plus longtemps aux côtés d'Anne avant de jurer fidélité. Les masques peuvent mettrent un moment avant de tomber...Et quand ils tombent alors, il est trop tard pour revenir en arrière. Dieu m'en est témoin, parfois, lorsqu'ils tombent après des années de vie commune, la victoire a comme un arrière goût de défaite.

    •                                             Clarisse          
    •  

      Clarisse, c'est celle qui répand les bons conseils au bureau, c'est le coach d’Anne un peu. Clarisse, c'est celle qui ouvre et ferme son rectum au bureau, car comme elle le dit à ses collègues : Il n' y a rien de meilleur pour se muscler les fesses, les filles ! Il lui arrive même de conseiller les couples à propos de leur bonheur ; elle est célibataire, bavarde donc cancanière. Elle dit souvent à Anne : Tu as des doutes à propos de sa fidélité ? En l'absence de dennis, Clarisse passe souvent voir Anne. Ils boivent un thé ensemble et discutent de leur journée, mais avec Clarisse, cela se termine souvent par des leçons de vie commune ou l'art de déchirer correctement un couple :

    •  

      - Anne, tu es fidèle j'espère ! car moi oui !

      • - mais tu es célibataire, Clarisse...

      • Et alors ? Aucun rapport ma vieille, la fidélité, on l'a ou on ne l'a pas Anne. Bon pour tester la fidélité de ton homme tu...Puis hésitante,  tu...Bon... Le coup de fouiller dans son portable : Appels reçus, manqués ,etc, tu dois connaître déjà ça Anne, je passe là-dessus...

      • - Non...répond-elle,  je ne connais pas...

      • - Aie ! C'est le B-A BA Anne ! Comment veux-tu qu'il te trompe si tu ne fouilles pas dans son portable !

      • Clarisse, c'est le côté obscure de l'amour aussi,

        - Tu fouilles ses poches,tu réclames une facture dé-tai-llée de son portable et u demandes à une amie de le draguer. Vérifie bien ses cols de chemises et de costumes ! Et bien sûr, s'il a des blocages répétitifs au lit,  inquiète toi Anne, sois douce, mais pas trop. On connaît nos bonhommes prêts à s'enflammer pour le premier joli minois croisé dans la rue. Dernière chose Anne, si vous êtes invités dans un club quelconque, ne le laisse jamais aller seul aux toilettes, suis le du regard,  comme ça regarde :

      •  Elle se lève alors, se saisit d'une statuette africaine appartenant à Dennis et fait mine de la suivre discrètement. 

        -Tu comprends Anne ? Et s'il te demande : Pourquoi me suis-tu jusqu' aux toilettes ? Alors,  tu lui réponds du tac-au-tac - J' 'ai le droit d'y aller moi aussi, désolé si c'est dans la même direction Dennis ! et rajoute une couche l'histoire de lui clouer le bec définitivement :

        - Dennis ! Cesse tes petites mesquineries et jalousies, elles sont en train d'assassiner notre couple ! A ce moment là Anne , il va douter alors  tu l'achèves  :

        - Bon et bien tant pis ! j'irai plus tard ! ET UNE CONCESSION  UNE...!  Tu comprends Anne ?

       

      Clarisse ne s'arrête plus de coacher Anne, elle  s'en prend  même à la statuette africaine qui sans doute doit représenter Dennis ; elle la sermonne de :

      • - Tu as compris ? je ne vais pas faire ma vie avec un homme jaloux, pense que cela fait trois ans que nous sommes ensemble et il serait bon de construire enfin quelque chose de bon !

      - Voilà, Anne.  Fais le culpabiliser un peu, mais pas trop...Les hommes détestent ce mot "construire" car ils prennent peur et entendent que tu ailles faire un bébé ailleurs. Bon.... La statuette évidemment, ne représente pas un noir spécialement.... Tu comprends ce que je veux te dire ?

      • - Oui Clarisse, mais c'est pas un peu manipulateur ? Clarisse met alors une forte claque sur la tête chauve du pygmée et s'agace :

      • - Quoi ? Et...Et c'est pas de la manipulation que ton homme aille aux toilettes en pleine soirée chic ? Bizarre ! hein ma belle ? Dans ces cas-là, tu fais une opération sex-toys en solitaire pendant deux semaines, le temps que tout rentre dans l'ordre, si je puis dire...

        • - Quoi ? Jamais de la vie Clarisse ! Je ne veux pas de ces engins.

        • - Moi, je m'en sers et ça me va très bien. Il ne s'allume pas une cigarette une fois terminé l'acte et surtout, Il ne me demande pas pour satisfaire son égo : Alors, c'était bon ?... Non, c'était pourri chéri, dégage du pieu et va fumer à la fenêtre maintenant. HIHIHI...Puis, tout en caressant la tête lisse du pygmée, Clarisse part seule en fou rire. Je te jure ma belle...Le dernier homme que j'ai eu n'a pas eu le temps de fumer le pauvre...

          • - Ah ? Pourquoi ? Demande Anne

          • - Ejac' prec'

          • - De quoi ?

          • - Ejac' prec' Anne, il avait une auréole dans le boxer juste en me caressant ! Voilà.

          • - Hihihi ! Le pauvre...Rhôôô...

          • - La pauvre tu veux dire, le pire c'est qu'il a voulu allumer un clop, il était même pas désolé de son cas.

          • - Et ? Tu es resté avec lui, Clarisse ?

          • - Je ferais quoi avec lui ? Lui nettoyer ses boxers à longueur de journées ? Non, je l'ai virée avec son clop...

          • ça se passe souvent comme ça pendant les jours de repos d'Anne, elle a son professeur de vie, d'ailleurs Dennis le sait et reste au bureau le plus tard possible. Ce soir là, il rentre alors que Clarisse caresse encore la tête de la statuette africaine en lui disant :

            - C'est bien mon chéri, merci pour la vaisselle, ce soir peut-être que....tu auras une récompense.

            Dennis ne dit rien et regarde ce manège digne d'un grand cirque de renommée, il est bouche bée.

            - Hum..... Je peux entrer chez moi ?

            Clarisse retire rapidement sa main de la statuette puis vient le saluer.  Se dirigeant enfin vers la porte d'entrée, elle dit à Anne :

            - Bon et bien, à demain et courage ma belle !

            Surpris, Dennis demande des explications :

            - Courage ? Plutôt du courage pour la supporter cette cancanière.

          • - Vous faisiez quoi avec Kouliga ?

             - Kouliga ?

            • ma statuette sénégalaise, ramenée par un sans papier français très sympathique.

            • - Quel drôooole de nom ! dit Anne en riant.

            • Je ne veux pas qu'on touche à kouliga ! Suis-je clair ?

            • - Et Oh !  ça va Dennis ! On ne va pas te la bouffer ta statue de sans abri. Tu es d'un matériel, pfffuiitt, c'est dingue ça...

            • - Non, mais je ne veux pas que ta copine névrosée touche à mes affaires. Je me demande même si elle ne vient pas chez nous pour tenter de te coacher à " l'art d'envoyer des ondes néfastes". Anne regarde derrière la télévision, cherchant un micro-espion pendant que Dennis termine :

            • - Bientôt, elle arrivera avec des sex-toys et donnera des leçons...Enfin...Bon.

            • Des bibelots, Anne en a aussi, mais elle a préféré les stocker dans le garage ; entre les tableaux de croix hautes d'un mètre cinquante sur fond de paysage représentant Golgotha et les bibles aux trois mille pages,  il lui avait été difficile de faire plaisir à toute la famille, alors, pour ne peiner personne, elle n'avait pas décoré l'appartement. Comme cadeaux de mariage, Anne aurait préféré une machine à laver ou une table de salon en chêne, même en forme de croix et tant pis si Jésus les regarderait reprendre du pain deux fois sans pouvoir les aider à le rompre ! Dieu en avait décidé autrement... De toute façon, entre le fils de Dieu et Dennis, c'était assez tendu dans la maison. Anne aurait sûrement eu droit à une réflexion à propos de Jésus du genre :

              -   même à table, il vient nous faire chier lui... On peut pas bouffer tranquille...

            • C'est Dennis qui s'occupe de trouver un endroit paisible ou ils passeraient leur nuit de noce. Les dons de proches avaient permis de récupérer un peu plus de mille dollars. Tous leur avaient souhaité "bon voyage ! " alors, le couple ne voulant pas passer pour avaricieux, avait décidé de planifier une semaine de vacance.

            • - Puis moi, ça me permettra de travailler sur mon nouveau projet de publicité.  Tu vois Anne, à force de travail et de volonté et bien ça paye. La boîte me laisse carte blanche maintenant.

            • - C'est génial ça ! Il consiste en quoi ce projet ?

            • - Trouver des partenaires pour notre campagne de publicité «  Mousti-catch »

            • -  Ah...Répond Anne, ça a l'air passionnant.

            Dennis réfléchit un peu, cherchant une phrase choc à propos de ce produit :

          • - Anne, que penses-tu de : Avec Mousti-catch, Adieu les moustiques ! Et comme logo, un moustique agonisant à  cheval sur une de nos bouteille ? Pas mal hein !  Mousti-catch protège l'environnement, mais pas les moustiques ! Alors ?

          • - J'en pense que tu risques de te faire virer. Tout en cherchant sur la carte une destination pour leur nuit de noce, Dennis parle tout bas :

            • - Mousti-catch, le coach des...Non, ça ne colle pas. Euuh... En plus de préserver l'environnement, mousti-catch vous préserve des moustiques...mmm...sans plus. Ah ! J'en ai un chérie, écoute :

            • - Un coup ( ou jet) de mousti-catch dans le salon et les moustiques tournent les talons ! Ceci n'est pas un jouet, ne pas jeter, brûler ni mettre au frais. Alors ?

            • - Pas mal Dennis, mais tu n'est pas obligé de faire des rimes toute le long de la notice et dans le pire des cas, j'en ai un qui devrait te plaire :

            • - Avec Mousti-catch fly, Anne & Dennis seront bientôt sur la paille ! Pas mal hein ?

            • Bon, je te sens bien enjouée à propos de mon projet, pour les vacances je viens de trouver une location à Westlake -village. C'est pas loin de Santa-Barbara...ça a l'air pas mal... Anne se sent subitement agressée concernant l'enjouement qu'elle n'a pas eu :

              • - je ne suis pas enjouée, comme tu dis, car tu te lance dans des challenges que tu es incapable de réussir Dennis ! Contente toi juste d'en faire la publicité de ce produit ! «  Les moustiques tournent les talons » ! Ah Ah Ah !  Quelle rigolade !!!

              • D'un ton sarcastique, Dennis lui lance :

              • - Tu aurais peut-être préféré « Un coup de mousti-catch fly, plus de moustique !! Alors,  merci Jésus ?

            •                                                                  WESTLAKE-VILLAGE
              • Anne confie les clés de l'appartement à Clarisse, sous le regard noir de Dennis. Elle lui demande juste de l'appeler en cas d'urgence. Clarisse se fait une joie de leur rendre service et promet qu'elle ne laissera pas les publicités envahir la boîte aux lettres. L'avion doit emmener le couple à l’aéroport de Santa Barbara où un car affrété les conduira jusqu'à Westlake Village. Dennis enveloppe Kouliga dans une couverture qu'il dissimule dans son sac de sport.

                Fort heureusement, cette statuette haute d'une coudée y rentre facilement. Il laisse tout de même le maître pauvre suspendu au mur du salon. Avant de partir, Dennis demande à Anne si elle ne prend pas un de ces gris-gris :

                • - Tu n'emmènes pas Jésus avec toi ?

                •  

                  - Il est avec moi, là, dans mon cœur et dépêche-toi au lieu de blasphémer ; nous n'avons plus que deux heures pour l'enregistrement des bagages ! Et quelle idée d'emmener ce pygmée avec toi ! c'est un coup à m’écœurer des forêts amazoniennes... Je rirais si, à l'aéroport, il l'ouvre au couteau pour voir si tu n'as pas caché de la cocaïne dedans AHAHAH !

                • - Kouliga porte bonheur Anne, autant que ton vanity case rempli de cotons tiges sales.

                   - Sales ? Je m'en sers pour rattraper mon mascara waterproof idiot !

                •    A l'aéroport, Dennis tue le temps en planifiant leur séjour, Il veut absolument visiter Los Angeles, Santa Monica et profiter de la côte pacifique. Anne s'imagine déjà, flânant sur Hollywood boulevard, espérant rencontrer quelques stars, prendre des photos de building et peut-être même, assister à un tournage de film avec John Travolta.

                • Dennis souffle tout en éteignant son téléphone et dit à Anne :

                   -L'avion, c'est plus rapide une fois dedans.

                  - Ne commence pas à râler Dennis, pense à la mer et à aux balades que l'on va faire ! Dieu nous protège et même si j' appréhende l'avion tout comme toi ,je me dis que c'est un sale moment à passer !

                  - Pourvu qu'il nous protège, parce qu'ils annoncent un temps de merde à L.A.

                   - Que Dieu soit miséricordieux envers ta balourdise verbale, Dennis.

                  Les passagers du vol 256-b3889opza sont invités à embarquer porte 3.       

                    -Tu crois qu'il s'agit de notre vol Anne ?            

                  - Attends ! laisse la finir !

                  - Merci d'emprunter le couloir numéro 7.

                •   Dennis, paniqué, court demander à une hôtesse s'il s'agit bien du vol pour Santa Barbara. Elle jette un coup d’œil sur son billet et l'invite à prendre le couloir numéro 7.      

                   - Tu avais juste à lire le code sur le billet Dennis ! as-tu besoin d'aller faire ton intéressant auprès de cette....pét....Pardon mon Dieu...de cette hôtesse ?

                • - La jalousie est un péché ma chérie, j'ai vu ça écrit dans un gros bouquin avec un barbu en photo,  et je te signale qu'il y a un tiret entre le 6 et le b sur le billet d'avion. Tu imagines ?  Je n'ai pas envie de me retrouver à Calcutta pour un tiret de trop Anne !   et Kouliga ?  tu y penses ?
                •   - Allons-y maintenant, ton Kouliga ronfle dans la soute à bagage, ne sois pas si inquiet.

                    Aprés une une pelle de Dennis dans l'escalator, ils grimpent dans l'avion et sont invités à s'installer à leurs places respectives par une charmante hôtesse hollywoodienne, qui, par la suite,  sera devancé par un stewart :

                  -... Beau comme un avocat new-Yorkais, n'est ce pas Dennis ?Tu préferes le hublot ?

                  - A quoi bon. Si c'est pour fixer une aile d'avion pendant tout le vol, non merci.

                • La démonstration du steward sémaphore à propos de la sécurité semble apaisante pour certains, troubles pour d'autres et incompréhensible pour Dennis qui cherche désespérément son masque à oxygène.

                  - Dennis, déjà : Attache ta ceinture, quant au masque, c'est en cas de dépressurisation brutale.

                  - Je sais, mais je vérifie s'il y a tout, ils nous préviennent d'un crash alors je m'y prépare c'est tout !

                • Le voyage dure un peu plus d'une heure quand l'avion se pose sur le tarmac de Santa-barbara sous les applaudissements des passagers. On a même droit à quelques holàs timides d'un groupe de Français décidément toujours les premiers à se ridiculiser; Dieu merci, ils ne seront pas seuls, car les japonais prendront quelques photos d'eux.

                  Dennis et Marina attendent leurs bagages près du portique de sécurité, mais après trente minutes, c'est un agent qui annonce par micro, un problème de transit au niveau de la soute. Les passagers, plantés devant le tapis roulant, commencent à râler quand arrive enfin une niche de transport animal. Une vieille dame reconnaît la cage noire de son chat "Tony"et souffle de soulagement.

                  Passent les secondes et les mines ravies font place à des visages défaits. Quelques personnes pointent du doigt la grille d'entrée de la cage et c'est un félin au museau dévoré qui se laissent doucement aller sur le tapis. La vieille dame pousse un cri et se laisse tomber à terre,  pleurant son animal.

                  - Kouliga ! Il doit être dans un état ! Dit Dennis.

                  Certains parents cachent les yeux de leurs enfants à l'aide de leurs mains, mais ceux-ci, très curieux de cette scène digne d'un film gore, tentent et réussissent leurs esquives du visage afin de rester au premier rang. La sécurité, enfin alertée par les cris arrive enfin et un homme pose une couverture sur la niche ensanglantée.

                  Dennis attend des nouvelles de sa statuette pendant qu'Anne réconforte quelques personnes visiblement choquées ; quant aux enfants, ils n'ont pas l'air traumatisés par l'évènement, mais plutôt intéressés. Ils sont juste là, voleurs d'images, mimant déjà de quelques gestes la façon dont ils raconteront cette histoire sordide à leurs petits camarades de classe :

                  - N'aie pas peur mon chéri, il ne s'est rien passé...

                  - Pourquoi le chat a la tête écrasé dans sa cage, maman ?

                   Le temps que le personnel souterrain réagisse à stopper le tapis roulant, ce sont quelques valises ouvertes et sacs à dos fendus qui finissent d'arriver sur le tapis. Le chef des douanes de l'aéroport de Santa-Barbara convoque alors Dennis et Anne dans un local isolé de l'aéroport :

                  - Cette statuette est bien à vous ?

                  - Kouliga ? Oui, elle m'appartient, affirme Dennis.

                  - Nous l'avons retrouvée dans la zone de fret, coincée dans un tunnel de changement de tapis. Vous avez de la chance ! un de nos employé à mis la main à l’intérieur pour un arrêt d'urgence et s'est fait mordre ! Ahah ! Puis redevenant grave :

                  - Je ne vous pose pas la question de savoir si vous cachez quelque chose dedans ?

                • Anne, prête à mordre elle aussi, s'emporte rapidement :

                •  

                  - Vous avez des chiens ? Alors, servez-vous en ! Mon mari n'est pas stupide au point de mettre de la drogue dans une statuette ! Hein ? N'est-ce-pas Dennis !

                • - Non...je ne me drogue pas et Kouliga non plus...Enfin, je ne pense pas. Si ma statuette se droguait, ça se sentirait dans notre appartement, alors définitivement, NON !
                • Sortant de l’aéroport de Santa-Barbara, Anne vérifie qu'il s'agit bien du car prévu pour Westlake puis le couple s'y installe.

                  • - Nos affaires n'ont pas été détruites et ton machin en bois est dans tes bras, alors ne fais pas la tête Dennis !

                  • - Je ne fais pas la tête, mais je n'ai pas l'habitude de croiser des chats égorgés, c'est tout.

                  • - Ah, mais tu es tout pâle chéri, tu as le mal d'avion ?

                  • - Je suis choqué Anne ! Merde ! On a plus le droit d'être choqué dans ce monde ? C'est encore un droit qui nous reste, j'espère !

                  • - Tut Tut Tut ! Point de trivialités Dennis, le Seigneur nous regarde !

                  • A Westlake, C'est une maisonnette qui les attends, Anne enfonce la clé dans la serrure et invite Dennis à la précéder. Il s'exécute, se méfiant tout de même de cette soudaine amabilité de la part de sa femme, puis pose les valises dans l'entrée. Anne court en direction de la salle de bain et s'écrie :

                    • - AHHH ! Chéri ! Viens vite ! Dennis, paniqué, lâche tout ce qu'il a en main et fonce rejoindre sa femme :

                    • - Où est-il que je le...!!!

                    • - Pourquoi Où ? Et de qui parles-tu Dennis ?! Je voulais juste te dire qu'il n'y avait pas de baignoire...

                      • Dennis l'assassine  du regard et repart dans le salon pour prendre les valises. Il réfléchit un bon moment, cherchant la future place de la statuette. Il se plante alors droit comme un piquet au centre de la pièce et tente de rentrer en transe :

                      • - Kouliga doit regarder du côté Est selon la tradition africaine. Le côté EST relie les esprits bienveillants aux vivants de ce monde et leur apportent sagesse et nuits paisibles ; tandis qu'à l’Ouest errent les âmes ayant perdu la foi lorsqu'elles vivaient à l’Est. Pfff...

                      •  Las de calculer, il abrège et arrange la tradition un peu à sa sauce :

                      • Au nord, il n'y a pas grand monde pour le moment car ils sont en travaux, quant au Sud...Au sud ? Je ne sais plus, zut ! Bon, allez hop ! Le Sud n'a jamais existé, comme ça, c'est réglé. Puis, Ce n'est pas lui qui se tape les valises à dispatcher de toute façon. Se recoiffant un peu devant le miroir de la salle de bain, Anne s'inquiète :

                  • - Tu soliloques chéri ?
                  • - Non, je cherche l'Est pour ne pas finir à l'Ouest...Et encore moins au nord, si c'est pour aller bosser, non merci. Dis-moi Anne, Jésus christ est mort sous quel pôle ?
                  •  

                  • - Je ne sais pas, peut-être dans un des placards ?

                  • NON ! Sous quel pôle ! Tu le fais exprès ou quoi ? Je te demande : SOUS QUEL PÔLE EST MORT JÉSUS !

                  • - Ah, pardon ! Dit-elle en éteignant le sèche- cheveux  J'avais compris : Où puis-je poser nos gourdes ! Oui, Jésus est bel et bien décédé d'une embolie pulmonaire et ses dernières paroles furent prononcées par la force de la respiration de ses pieds* Ce fut horrible parait-il ; mon Dieu, je n'aurais pas voulu être à sa place. Soulever et transporter un pylône électrique sur dix kilomètres et en pleine chaleur qui plus est ! C'est comme si, en pleine agonie je te demanderais :

                    • - Laisse tomber chéri, je m'occupe d'emmener mon cercueil dans le trou ! Tiens,Tu peux me passer mon linceul s'il te plaît ? Merci et fermez bien la porte, ça risque de cailler cet hiver...
                    • - Anne ! STOP ! Il est mort sous quel pôle, bordel !

                    • - Qui était  Paul ? Un simple apôtre, chéri.

                    • * Selon Pierre Barbet ( hommage)

                 

         

        • Dennis n'est pas superstitieux mais s'il peut éviter les foudres des dieux, ce sera toujours ça de gagné, Kouliga ira donc à l'est quant à Jésus...L'annonceur tient ses promesses, cette maisonnette n'a pas réservé au couple de mauvaises surprises. La plomberie est neuve, le jardin, très fleuri et les premiers voisins sont à cent mètres de chez eux. Il suffira juste à Dennis de louer une voiture, mettre deux serviettes de bain dans le coffre et filer sur la plage de santa-barbara.

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